Cordonnerie
LES VANS
à l'ancienne
L'histoire des cordonniers :
L’homme a éprouvé très tôt le besoin de se chausser pour protéger ses pieds de l’agressivité naturelle du sol, des plantes et de la faune. La chaussure deviendra vite un accessoire de luxe dans le milieu dirigeant.
Avant le XIVe siècle, il
n'y avait pas de
cordonniers parce
que le cuir était
extrêmement
rare. On ne l'utilisait
guère que pour la
sellerie et pour
l'équipement
militaire. Les
chaussures civiles
se confectionnaient
en drap, en feutre,
ou en étoffes plus ou moins riches.
Elles étaient 1 œuvre des chans-setiers, savetiers, chauciés, etc...
Vers le XIVe siècle, la ville de Cordoue (Espagne), libérée de la domination des Maures, put exporter en grande quantité les cuirs qu'elle préparait.
De multiples tanneries se montèrent alors en France notamment aux portes des Paris, sur les bords de la Briève.
Le cuir devint moins rare et moins coûteux. Les cordonniers commencèrent à fabriquer des souliers en cuir.
Au XVe siècle (après 1400), la cordonnerie prend un très grand développentent. C'est un état quetout le monde veut prendre, dit un chroniqueur de ce
temps. Jugez dunombre de cordonniers par les
détails suivants : En 1418 (année d'épidémie), on enterre à Paris 1800 cordonniers pour une population de 300 à 350.000 habitants. A Troyes, en f4i9, il y avait 500 échoppes de cordonniers. Aussi les ordonnancessont-elles très sévères :
- Interdictionde vendre des chaussures non graissées, de vendre de.s chausures en peau de veau à un homme du peuple, d'exposer sur J'éventaire des souliers dont le cuir est ridé.
- Interdiction de vendre des chaussures dont les
doublures et les contreforts ne sont pas en basane.
Voici les prix à cette époque : 'Souliers : 4 sous ; Bottines : 6 sous ; Housettes : 1O sous ; Houseaux :
20 sous; (la paire de bottines coûte autant que 200 œufs).
Les cordonniers célèbres :
Le métier de cordonnier compte, sur les pages de son « livre d'or, plusieurs noms célèbres. Le philosophe Simon d'Athènes, ami de Socrate, était fabricant de sandales, ainsi que le grand juris-consulte romain Varus. Le pape Urbain IV commence par être le cordonnier Jacques Pantaléon, à Troyes. Hans Sachs, cordonnier à Nüremberg, au XVIe siècle, est un des grands poètes populaires de l'Allemagne. Au XVIIe siècle, un cordonnier d'Amiens, Benoît Baudoin, entre à l'Académie française et publie de remarquables travaux d'histoire. Georges Fox, fondateur de la secte des Quakers, est cordonnier de son état, ainsi que Winckelman, créateur de l'archéologie moderne. Linné, le grand naturaliste suédois, gagne sa vie à fabriquer des souliers. Rigaut, mathématicien notoire , débute dans une échoppe de cordonnier, ainsi que Henri Wilson, qui fut vice-président des U.S.A. Enfin, Tolstoï quittait souvent sa plume de génial écrivain, pour mrendre en main le tranchet et l'alène du cordonnier-amateur.
La corporation des cordonniers :
La corporation des cordonniers était, dès le XIVe siècle, était une des plus solidement organisées, avec des réglements très rigoureux.
Le métier s'achetait au Roi pour 10 sous, et au chancelier pour six sous (10 sous représentaient à l'époque un mouton gras).
Pour devenir maître cordonnier, il fallait prêter serment.
La vente de chaussures était strictement réglementée. A Paris, le cordonnier ne pouvait vendre que dans sa boutique, sauf le samedi, jour où il pouvait exposer ses souliers en vente sur le Pont-au-change, et les veilles de Pâques t de la Pentecôte où il pouvait installer un étal au March" du Roi.
A l'intérieur de la corporation, le métier de cordonnier était lui-même très réglementé.
Il y avait :
- Le courdouanier : le courdouanier ne pouvait fabriquer et vendre que des chaussures neuves, sortant de son propre atelier.
- Le savetonnier : il ne pouvait fabriquer et vendre que des chaussures en basane (peau de mouton) sous forme de chaussons.
- Le savetier : il ne pouvait faire que les réparations.
